Les Muses et Parnasse


Lorsque le musagète s'absente,
Poursuivant une nymphe ou un éphèbe,
Parnasse se voile d'une aura évanescente,
Attendant son maître qui a abandonné ses glèbes.

C'est alors qu'à son sommet fertile,
Là ou Deucalion et sa femme refirent le monde,
S'éveillèrent neuf silhouettes graciles,
Irradiant Parnasse de la plus pure des ondes.

D'abord vint la céleste Uranie,
Arborant une couronne d'étoiles rutilantes,
Euterpe apparu ensuite, dans une douce mélodie,
Inondant de sa flûte, la Grèce de notes apaisantes.

La célèbre Clio s'éveilla dans un murmure,
Les écrits dansants dans ses rouleaux de vents,
Suivie de près par Thalie, au masque d'Azur,
Récitant ses poèmes en se déhanchant.

La voix de Melpomène retentit alors,
Ébranlant Parnasse de son épée d'argent,
Survint Calliopé à la couronne d'or,
Récitant ses poèmes sages et éloquents.

Terpsichore fit alors vibrer sa lyre aux notes de velours,
Et Parnasse se raidit sous ses pas feutrés,
Accompagnée par Erato aux chants d'amour,
Qui par sa viole le fit se pâmer.

C'est devant la dernière que Parnasse fut tétanisé.
Il entendit le dernier hymne de sa vie,
La soeur aux perles et au voile immaculé, 
La muse qui chante la mort, l'unique Polymnie.

 A. 

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